Le 16 septembre 2025, par Urbanitas.fr. Temps de lecture : deux minutes.
La vie dans la ville
Le 16 septembre 2025, par Urbanitas.fr. Temps de lecture : deux minutes.
Relations internationales, diplomatie et économie
Le 12 septembre 2025, un avion affrété a rapatrié plus de trois cents travailleurs sud-coréens, arrêtés quelques jours plus tôt par la police de l’immigration américaine en Géorgie. Cette opération d’envergure, menée dans le cadre d’une politique de contrôle migratoire, a déclenché une crise diplomatique et soulevé des questions cruciales sur les relations économiques entre les deux nations, la main-d’œuvre qualifiée et les futurs investissements.
L’opération de police de l’immigration, qui a eu lieu le 4 septembre, a été la plus importante jamais réalisée sur un seul site dans le cadre de la campagne d’expulsion d’immigrés orchestrée par le président Donald Trump depuis son retour à la Maison Blanche. Sur le chantier d’une usine de batteries du groupe Hyundai-LG, 475 personnes, majoritairement des Sud-Coréens, ont été interpellées. Bien que des experts aient suggéré que les salariés n’étaient pas en possession de visas les autorisant à des travaux de construction, la méthode employée, où les employés ont été enchaînés et menottés, a provoqué la stupéfaction en Corée du Sud, quatrième économie d’Asie et allié stratégique des États-Unis.
Le président sud-coréen Lee Jae-myung s’est dit « perplexe » face à ces arrestations, évoquant des « différences culturelles » et soulignant que de telles infractions mineures n’étaient pas traitées de manière aussi sévère en Corée du Sud lorsqu’elles impliquent des ressortissants américains. Il a également mis en garde contre un « impact significatif » de cette affaire sur les « décisions d’investissement futures », en particulier pour des opérations directes sur le sol américain. Face à la situation, Washington a finalement renoncé à expulser ces professionnels, mais Séoul a pris la décision de les rapatrier, les décrivant comme étant « en état de choc ».
Le chef de la diplomatie sud-coréenne, Cho Hyun, s’est rendu à Washington pour négocier la sortie de crise. L’une des préoccupations majeures de Séoul était de s’assurer que les travailleurs ne subissent pas de conséquences les empêchant de retourner aux États-Unis à l’avenir s’ils le souhaitaient. La confédération syndicale sud-coréenne KCTU a pour sa part demandé des excuses de la part de Donald Trump et a appelé le gouvernement de Séoul à suspendre un plan d’investissements de 350 milliards de dollars aux États-Unis, plan destiné à éviter des taxes douanières élevées.
Selon Kim Dae-jong, professeur de commerce à l’université de Sejong, cet événement met en évidence les contradictions de la politique américaine qui, d’une part, attire des usines de production à grande échelle et, d’autre part, ne parvient pas à former suffisamment de travailleurs locaux pour les faire fonctionner. Le président sud-coréen a d’ailleurs souligné que les techniciens qualifiés sont « essentiels » pour les entreprises du pays lors de l’installation d’infrastructures et d’usines. Des sources industrielles rapportent qu’il est fréquent de recourir au « contournement » des règles de visas pour faire venir cette main-d’œuvre spécialisée et éviter les retards de projets, une pratique qui a été exposée au grand jour par cette affaire.
Les conséquences de cette opération se font déjà sentir. Jose Munoz, le PDG de Hyundai, a indiqué que la construction de l’usine visée est désormais retardée de plusieurs mois en raison de la nécessité de trouver de nouveaux ouvriers qualifiés, la plupart d’entre eux n’étant pas disponibles sur le marché américain. L’entreprise LG Energy Solution, dont des employés ont été arrêtés, a promis d’apporter son soutien aux travailleurs rapatriés.
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Immigration, Corée du Sud, Hyundai, LG Energy Solution, relations bilatérales, investissement direct, politique douanière, main-d’œuvre qualifiée, diplomatie