Le 25 avril 2025, par Urbanitas.fr. Temps de lecture : deux minutes.
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Santé publique et usage d’anxiolytiques et somnifères
Plus de 9 millions de Français consomment des benzodiazépines comme le Xanax ou le Lexomil, souvent sans connaître leurs effets secondaires. L’ANSM tire la sonnette d’alarme face à des durées de traitement excessives et une consommation en hausse chez les jeunes.
L’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) a lancé le 10 avril 2025 une campagne d’information visant à sensibiliser le public et les professionnels de santé aux risques liés à la consommation excessive de benzodiazépines. Ces médicaments, prescrits contre l’anxiété ou l’insomnie, incluent des substances comme l’alprazolam (Xanax), le bromazépam (Lexomil) ou le lorazépam (Temesta).
Avec une consommation moyenne de 34 unités par habitant et par an, la France se positionne comme le deuxième pays européen consommateur de ces molécules, derrière l’Espagne (54 unités) mais loin devant le Royaume-Uni ou l’Allemagne (5 à 7 unités). Plus de 9 millions de Français ont utilisé ces médicaments en 2023, dont 75 % sur prescription d’un médecin généraliste.
Le Dr Philippe Vella, directeur médical de l’ANSM, rappelle que ces médicaments, bien qu’utiles lorsqu’ils sont prescrits à bon escient, exposent à des risques significatifs : somnolence, dépendance, troubles de la mémoire et chutes potentiellement graves, particulièrement chez les personnes âgées. Ces effets indésirables s’accentuent avec la durée du traitement.
Ces substances altèrent également la capacité à conduire, surtout en association avec l’alcool (combinaison fortement déconseillée), et sont responsables de la majorité des accidents de la route liés aux médicaments, selon Mehdi Benkebil, directeur de la surveillance à l’ANSM.
L’agence souligne que 3,6 millions de Français, soit 40 % des patients traités, dépassent les durées de prescription recommandées. Ces molécules, commercialisées depuis les années 1960, ne constituent qu’une aide temporaire pour atténuer les symptômes sans traiter les causes profondes des troubles. Les recommandations limitent leur utilisation à 12 semaines maximum pour les anxiolytiques et 3 semaines pour les somnifères.
Si près de la moitié des patients concernés ont plus de 65 ans, l’ANSM s’inquiète particulièrement de la hausse de 25 % des prescriptions d’anxiolytiques chez les moins de 19 ans entre 2017 et 2023, avec une augmentation de 40 % chez les jeunes filles. Une enquête Viavoice révèle que seulement 23 % des moins de 30 ans connaissent les risques de dépendance ou d’accident liés à ces médicaments.
L’agence alerte également sur le détournement à usage récréatif chez les 18-25 ans, où ces substances entrent dans la composition de « cocktails » ou de « sucettes de fête », associées à d’autres drogues. Ces molécules sont aussi les plus utilisées dans les cas de soumission chimique.
Pour toucher les jeunes, l’ANSM a établi des partenariats avec TikTok et Instagram et collaboré avec des influenceurs pour promouvoir des alternatives non médicamenteuses comme le yoga, la méditation ou le sport.
La campagne vise également les médecins généralistes, encouragés à traiter les causes profondes des troubles et à limiter la durée des prescriptions. Pour les insomnies, des conditionnements réduits de cinq à sept comprimés sont disponibles depuis 2022.
L’Assurance maladie estime pouvoir économiser 30 millions d’euros sur les 100 millions remboursés annuellement pour ces médicaments en réduisant leur mauvais usage.
Urbanitas.fr
Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM), benzodiazépines, anxiolytiques, somnifères, Xanax, Lexomil, Temesta, dépendance médicamenteuse, effets secondaires, pharmacovigilance, santé publique, prescription médicale, addictions, troubles du sommeil, troubles anxieux
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