Le 25 février 2025, par Urbanitas.fr. Temps de lecture : quatre minutes.
La vie dans la ville
Le 25 février 2025, par Urbanitas.fr. Temps de lecture : quatre minutes.
Élections législatives dans l’Union européenne
Les élections législatives allemandes du 23 février 2025 ont marqué le retour des conservateurs de la CDU/CSU au pouvoir avec 28,5 % des voix, tandis que l’extrême droite (AfD) réalise une percée historique et franchit un seuil symbolique avec 20,7 % des suffrages, le double de son score précédent. Le SPD d’Olaf Scholz s’effondre à 16,5 %, le pire score du parti depuis 1949.
À l’issue des élections législatives allemandes du 23 février 2025, la droite conservatrice (CDU/CSU) fait son retour au pouvoir avec 28,52 % des voix, soit une progression de 4,3 points de pourcentage par rapport à 2021. Friedrich Merz, leader des conservateurs, devrait devenir le prochain chancelier allemand et succéder à Olaf Scholz.
Le fait marquant de ce scrutin reste la progression spectaculaire de l’Alternative pour l’Allemagne (AfD), parti d’extrême droite dirigé par Alice Weidel, qui obtient 20,7 % des suffrages, doublant presque son score au précédent scrutin.
Le Parti social-démocrate (SPD) du chancelier sortant Olaf Scholz connaît une véritable débâcle, chutant à 16,5 % (-9,2 points), son résultat le plus faible depuis la création de la République fédérale en 1949. Les écologistes reculent également à 11,7 % (-3 points).
Contre toute attente, le parti d’extrême gauche Die Linke crée la surprise avec 8,7 % des voix, tandis que le parti libéral FDP (4,4 %) et l’Alliance Sahra Wagenknecht (4,9 %) se situent sous la barre des 5 % nécessaires pour être représentés au Bundestag.
La participation a été massive avec 83,1 % des électeurs s’étant rendus aux urnes, contre 76,4 % en 2021. Alors que les questions économiques auraient pu dominer la campagne, ce sont finalement l’immigration et la sécurité qui se sont imposées comme thèmes centraux, après plusieurs attaques violentes attribuées à des personnes étrangères.
Les conservateurs ont rompu un tabou politique en janvier en votant avec l’extrême droite un texte visant à durcir la politique migratoire. La campagne a également été marquée par des ingérences américaines, notamment le soutien apporté à l’AfD par Elon Musk.
Friedrich Merz a indiqué que le renforcement de la défense européenne constituait sa priorité absolue, évoquant même une capacité de défense européenne autonome comme alternative à l’OTAN dans sa forme actuelle.
La République fédérale d’Allemagne (RFA) est née officiellement le 23 mai 1949, lorsque la Loi fondamentale (Grundgesetz) est entrée en vigueur. Cette constitution provisoire établissait un système démocratique et fédéral dans les zones d’occupation occidentales (américaine, britannique et française) après la Seconde Guerre mondiale.
Konrad Adenauer, membre de l’Union chrétienne-démocrate (CDU), est devenu le premier chancelier fédéral en septembre 1949, fonction qu’il occupa jusqu’en 1963. Le système politique instauré reposait sur un parlementarisme stable, avec un pouvoir exécutif fort incarné par le chancelier, élu par le Bundestag (chambre basse).
En réaction, la République démocratique allemande (RDA) fut proclamée le 7 octobre 1949 dans la zone d’occupation soviétique, marquant ainsi la division de l’Allemagne qui dura jusqu’à la réunification en 1990.
La création de la RFA a marqué le début du « miracle économique allemand » (Wirtschaftswunder) et l’ancrage définitif de l’Allemagne de l’Ouest dans le bloc occidental pendant la Guerre froide.
Le scrutin législatif allemand se distingue par son mode particulier, greffant un vote majoritaire à un scrutin proportionnel, selon un système dit de « proportionnel personnalisé ». Chaque électeur dispose de deux voix sur un même bulletin. La première (Erststimme) permet d’élire directement le représentant de sa circonscription au scrutin majoritaire à un tour. Les 299 candidats arrivés en tête sont automatiquement élus, constituant ainsi la moitié du Bundestag, la chambre basse du Parlement. C’est le scrutin majoritaire uninominal à un tour, dit « mandat direct »
La seconde voix (Zweitstimme, mandat dit « de liste »), à inscrire à droite du bulletin, est considérée comme la plus déterminante. Attribuée à une liste de parti, elle définit la répartition proportionnelle des 299 sièges restants et fixant l’équilibre politique du Parlement. Ce sont donc ces deuxièmes voix qui se révèlent déterminantes pour la composition du Bundestag.
Le mandat direct joue son rôle dans un second temps : une fois arrêté le nombre de sièges pour chaque parti, l’attribution aux candidats tient compte des premières voix ; les sièges attribués à un parti reviennent en priorité aux candidats de circonscription ayant obtenu le plus de voix au scrutin majoritaire uninominal.
Pour obtenir une représentation parlementaire, un parti doit recueillir au minimum 5 % des suffrages à la proportionnelle. Une exception existe : un parti n’atteignant pas ce seuil peut néanmoins entrer au Bundestag s’il remporte au moins trois circonscriptions au scrutin majoritaire.
Des règles adoptées en 2023 limitent désormais le nombre total de sièges à 630 maximum (contre 735 lors de la précédente législature). Si un parti remporte plus de circonscriptions que son pourcentage national ne lui accorde de sièges, des ajustements sont effectués pour respecter cette limite.
Après les élections, en l’absence de majorité absolue, les partis négocient la formation d’une coalition gouvernementale. Cette phase peut durer plusieurs semaines. Une fois la coalition constituée, les députés élisent le chancelier, généralement le chef du parti arrivé en tête, sur proposition du président fédéral.
Urbanitas.fr
Ressource : Election to the 21st German Bundestag on 23 February 2025 (bundeswahlleiterin.de)
Ressource : Élections en Allemagne : victoire amère des conservateurs, l’extrême droite à son plus haut niveau (mediapart.fr)
Actualités internationales | Le 30 avril 2025, par Urbanitas.fr.
Nature et environnement | Le 26 avril 2025, par Urbanitas.fr.