Le 2 mai 2025, par Urbanitas.fr. Temps de lecture : trois minutes.
La vie dans la ville
Le 2 mai 2025, par Urbanitas.fr. Temps de lecture : trois minutes.
Crise aviaire et pratiques de consommation
Face à la flambée des prix des œufs aux États-Unis causée par l’épidémie de grippe aviaire, de plus en plus d’Américains se tournent vers la location de poules pondeuses pour assurer leur approvisionnement. Cette solution intermédiaire permet aux particuliers de produire leurs propres œufs sans les contraintes liées à la propriété des animaux.
Face à la flambée des prix des œufs et leur rationnement dans les supermarchés américains, un nombre croissant de consommateurs se tourne vers une solution alternative : la location de poules pondeuses. Cette tendance, incarnée par le projet « Rent the Chicken », connaît un essor considérable depuis la récente épidémie de grippe aviaire qui a décimé des élevages entiers et fait grimper les prix.
Yong-mi Kim, professeure d’université résidant à La Crescenta près de Los Angeles, fait partie de ces nouveaux locataires de gallinacés. Ne souhaitant pas s’engager immédiatement dans l’acquisition de poules, elle a opté pour cette formule intermédiaire qui lui permet de tester l’expérience. « Je veux vraiment essayer pour voir si ça me plaît », explique-t-elle en recevant ses deux poules accompagnées du matériel nécessaire à leur élevage.
Le service « Rent the Chicken », fondé il y a une dizaine d’années en Pennsylvanie, s’est depuis étendu à plus de 40 villes nord-américaines grâce à des partenariats avec des agriculteurs locaux. Victoria Lee, qui gère ce service dans la région de Los Angeles depuis sa ferme d’Agua Dulce, confirme un intérêt accru : « Cette année en particulier, nous constatons un intérêt beaucoup plus élevé, je dirais trois à quatre fois plus qu’à la même période l’année dernière. »
Cette hausse de popularité s’explique par la situation économique exceptionnelle. Au plus fort de la pénurie, les Américains ont payé plus de 10 dollars pour une douzaine d’œufs, soit jusqu’à trois fois leur prix habituel. Les supermarchés ont également dû limiter le nombre de boîtes par client. Cette « eggflation » est devenue un symbole emblématique de la hausse du coût de la vie, sujet majeur de la dernière campagne présidentielle. Malgré l’engagement de Donald Trump à lutter contre l’inflation alimentaire, le prix moyen des œufs a légèrement augmenté depuis son retour à la Maison Blanche, demeurant 60 % plus cher en mars par rapport à la même période l’année précédente.
Les formules de location proposées varient de 500 à 1000 dollars pour six mois, selon le nombre de volailles et le lieu d’habitation. Ce prix comprend les poules, leur nourriture, le matériel nécessaire, un guide d’élevage et un poulailler mobile de qualité. « Chaque jour, nos locataires soulèvent le poulailler et le déplacent pour que les poules puissent avoir accès à de l’herbe fraîche », précise Victoria Lee, permettant ainsi aux gallinacés de picorer « de nouveaux insectes tout en étant protégées des prédateurs ».
Si le coût de cette solution n’est pas nécessairement inférieur à l’achat d’œufs en magasin, elle offre une qualité supérieure. Victoria Lee souligne que les œufs de supermarché ont généralement entre 48 et 60 jours lorsqu’ils arrivent en rayon, ce qui diminue leur teneur en protéines avec le temps.
Pour Yong-mi Kim, dont le fils sportif apprécie les œufs comme source de protéines, cette solution lui permet de récolter jusqu’à 14 œufs par semaine. Au-delà de l’aspect pratique, elle y voit également une valeur éducative : « Je voulais vraiment offrir quelque chose qui permette aux enfants d’apprendre un mode de vie et de comparer le goût des œufs. »
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Nouvelles technologies | Le 2 novembre 2025, par Urbanitas.fr.