Crise diplomatique entre les États-Unis et l’Afrique du Sud après l’expulsion de l’ambassadeur Ebrahim Rasool

Relations internationales

L’ambassadeur sud-africain aux États-Unis, Ebrahim Rasool, a été déclaré persona non grata et expulsé du territoire américain après avoir accusé Donald Trump de mener une ’attaque suprémaciste’ contre les gouvernements en place. Malgré cette crise, le président sud-africain Cyril Ramaphosa affirme que l’amélioration des relations avec Washington reste une priorité.

Les relations déjà tendues entre les États-Unis et l’Afrique du Sud viennent de connaître une nouvelle dégradation avec l’expulsion de l’ambassadeur sud-africain Ebrahim Rasool. Le secrétaire d’État américain, Marco Rubio, a déclaré le diplomate persona non grata le vendredi 14 mars 2025, lui donnant 72 heures pour quitter le territoire américain.

Cette décision intervient après des propos tenus par M. Rasool lors d’une conférence en ligne organisée par le groupe de réflexion sud-africain Mapungubwe Institute for Strategic Reflection. Durant cette intervention, l’ambassadeur a notamment accusé Donald Trump d’avoir lancé une «attaque suprémaciste» contre les gouvernements en place, tant aux États-Unis qu’à l’étranger. Des propos jugés particulièrement inappropriés pour un diplomate de son rang.

Marco Rubio n’a pas mâché ses mots en réaction, accusant sur le réseau social X l’ambassadeur sud-africain d’être un «homme politique raciste qui déteste l’Amérique» et son président. Cette expulsion est d’autant plus remarquable qu’Ebrahim Rasool n’était en poste que depuis deux mois.

Cette crise diplomatique s’inscrit dans un contexte de durcissement des relations entre Washington et Pretoria depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche. Le président américain a récemment accusé l’Afrique du Sud de traiter de façon «injuste» les descendants de colons européens, et a dans la foulée créé une procédure d’asile spécifique aux États-Unis pour les «réfugiés afrikaners». Washington a également suspendu son aide au pays et encourage désormais la «réinstallation» de ceux qui «fuient la discrimination raciale encouragée par le gouvernement», selon les termes employés par l’administration Trump. Elon Musk, natif d’Afrique du Sud et proche allié du président américain, a lui aussi critiqué le gouvernement sud-africain pour discrimination présumée envers les populations blanches.

Face à cette escalade, le président sud-africain Cyril Ramaphosa a tenté d’apaiser les tensions lors d’une déclaration le lundi 17 mars. Il a affirmé que l’«amélioration de la relation» avec les États-Unis demeurait une «priorité» pour son pays, rappelant que Washington représente le deuxième partenaire commercial de l’Afrique du Sud après la Chine. Dans un souci d’apaisement, M. Ramaphosa a indiqué avoir «noté le mécontentement exprimé par les États-Unis» concernant les remarques de son ambassadeur, précisant simplement que ce dernier «reviendra bientôt» en Afrique du Sud.

Le président sud-africain a également souligné que «l’engagement auprès des États-Unis se poursuit» et qu’il se fera par l’intermédiaire de divers représentants, notamment des milieux d’affaires et du gouvernement. Pour tenter de trouver un terrain d’entente, il a également rappelé que Pretoria partage la même ligne que Washington concernant l’Ukraine.

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