Le 13 juin 2025, par Urbanitas.fr. Temps de lecture : deux minutes.
La vie dans la ville
Le 13 juin 2025, par Urbanitas.fr. Temps de lecture : deux minutes.
Environnement et aménagement du territoire
Marseille teste depuis mai 2025 une nouvelle méthode de protection du littoral en utilisant les feuilles mortes de posidonie pour lutter contre l’érosion des plages. Cette expérimentation de trois ans concerne quatre sites et représente un budget de 375 000 euros.
La ville de Marseille a lancé le 13 mai 2025 une expérimentation innovante sur quatre de ses plages pour utiliser les feuilles mortes des herbiers de posidonie, ou chiendent marin, dans la lutte contre l’érosion côtière. Cette initiative marque un tournant dans la gestion du littoral méditerranéen, abandonnant des décennies de pratiques héritées de stéréotypes touristiques.
L’expérimentation consiste à ne plus ramasser les végétaux échoués sur le sable entre fin octobre et le début de la saison estivale, permettant aux feuilles mortes des herbiers de posidonie de former naturellement de larges banquettes aux couleurs sombres. Ces accumulations constituent un rempart naturel efficace contre les vagues et l’érosion.
Avec l’arrivée de l’été, une entreprise équipée d’une pelle mécanique procède à l’étalement de la posidonie pour former un tapis recouvert de sable, créant ainsi un système en couches successives comparable à un mille-feuille. Cette technique permet d’intégrer les feuilles mortes au sable jusqu’à les rendre invisibles tout en conservant leurs propriétés protectrices.
Selon Liva Andriamamonjy, chargée d’étude au service gestion du littoral de la municipalité, un mètre cube de posidonie peut piéger entre 10 et 100 kilogrammes de sable, démontrant l’efficacité de cette méthode naturelle. Les banquettes contiennent naturellement du sable, optimisant ce processus de capture sédimentaire.
Cette approche s’inscrit dans une démarche de restauration du paysage littoral méditerranéen authentique. Hervé Menchon, adjoint en charge du littoral, dénonce les pratiques passées qui visaient à reproduire l’esthétique des plages tropicales au détriment de l’écosystème local. La suppression systématique des banquettes de posidonie répondait à des stéréotypes touristiques valorisant les plages de sable blanc immaculé.
Les herbiers de posidonie, surnommés poumons des mers, remplissent des fonctions écologiques essentielles en servant de puits de carbone et de nurserie pour les poissons. Cette plante, *Posidonia oceanica*, est devenue une espèce protégée en 1988, mais sa perception comme élément important de l’écosystème littoral n’est pas toujours évident. Les accumulations de feuilles mortes de la posidonie, pouvant former des masses imposantes appelées banquettes, constituent des couches moelleux retenant l’humidité et abritant de nombreuses espèces d’insectes et de crustacés amphipodes et isopodes ; leur retrait des plages était toutefois devenu une pratique courante pendant de nombreuses années.
L’expérimentation nécessitera un important travail de sensibilisation auprès du public pour faire accepter la présence des banquettes de posidonie, phénomène naturel bénéfique à l’environnement mais parfois perçu négativement par les usagers. Les autorités municipales insistent sur le caractère naturel et non polluant de ces formations végétales.
Le projet, doté d’un budget de 375 000 euros sur trois ans, concerne quatre sites emblématiques du littoral marseillais : la plage du Prophète, la plage Borély, la plage de Bonneveine et la plage du Fortin. Cette expérimentation pourrait servir de modèle pour d’autres communes méditerranéennes confrontées aux défis de l’érosion côtière.
Urbanitas.fr
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